Histoire de J.G.

Le Fuero

Le Fuero est l'ensemble des règles juridiques qui régissaient la Seigneurie de Bizkaia. Il équivaut à une loi générale, laquelle couvrait plusieurs types de règles et faisait office, dans le même temps, de loi constitutionnelle et de code civil, de code pénal et de code de procédure pénale. Il est issu, au départ, de tout l'ensemble d'us et coutumes qui se mit en place parmi les biscaïens/ennes, au fil des siècles.

Loi spéciale

Le Fuero prend forme écrite en 1452 dans l'Ancien Fuero et en 1526 dans le Nouveau Fuero.

Le Droit Foral

Le Droit Foral émane donc de la volonté populaire.

Noblesse universelle

Le Fuero reprend des déclarations aussi fondamentales pour les habitants de Bizkaia que celui de la Noblesse universelle. Exprimée dans la loi 16 du Titre I du Nouveau Fuero, le concept de noblesse universelle instaure le principe de l'égalité civile entre tous les habitants et résidents de Bizkaia; il entraîne des conséquences aussi importantes que l'interdiction d'être soumis à la torture ou l'exemption d'impôts:

Foruak

Que toutes les personnes originaires, habitants et résidents de cette Seigneurie de Bizkaia(...) étaient hidalgos notoires et jouissaient de tous les privilèges des hidalgos.

De même, le service militaire se trouve soumis à certaines conditions. Les Biscayens étaient tenus de suivre le Seigneur jusqu'à l'Arbre Malato, situé à Luyando; mais au-delà de cette limite, en leur condition d'hommes libres, ils devaient toucher un salaire.

Legende de l'arbre Malato

A la tête des Biscayens, le mythique premier Seigneur de Bizkaia, Jaun Zuria, défait l'armée des Léonais rangés sous la bannière d'Ordoño II à la bataille de Padura. Pendant la retraite, les Léonais furent acculés jusqu'en un lieu-dit Luyando, où se dressait un chêne. En ce lieu et voyant Ordoño II le Méchant hors d'haleine, Jaun Zuria le laissa partir à condition de promettre de ne pas revenir et enfonçant dans le chêne une épée, il dit qu'en ce lieu précis devait cesser la poursuite. Depuis lors, cet arbre est appelé Malato ou malade en raison des coups et blessures qu'il reçut.

yr, cada, y quando el Señor de Vizcaya los llamasse sin sueldo alguno, por cosas, que a su servicio los mandasse llamar: pero esto fasta el arbol Malato, que es en Lujaondo: pero si el Señor con su Señoría les madasse yr allende del dicho lugar, su Señoría les debe madar pagar el sueldo de dos mese, si vuieren yr aquen los puertos, para allede los.

Le passage foral

Les actes du Pouvoir étaient contrôlés par le Pase Foral. Ce système consistait en un mécanisme de contrôle du pouvoir seigneurial. Il mettait un frein à d'éventuels actes arbitraires et garantissait le respect des lois de la part des gouvernants. De sorte que se trouvait invalidée toute décision du Seigneur allant à l'encontre du Fuero de Bizkaia.

L'abolition des fueros

La Seconde Guerre carliste (1872-1876) met fin à une longue période de tensions entre les institutions forales et les gouvernements successifs de Madrid. La défaite de la faction carliste est un magnifique prétexte pour abolir totalement le système des Fueros qui avait été progressivement rogné sur une longue période. La loi du 21 juillet 1876 représente la consommation des dépouilles du système foral et, par voie de conséquence, la fin des Juntas Generales et des Députations Forales en tant qu'organes de direction de la politique des territoires de Bizkaia, Gipuzkoa et Araba. La Navarre (Nafarroa) avait déjà perdu son pouvoir politique sous l'effet de la loi Paccionada du 16 août 1841 qui en réduisait les compétences à celles d'une simple administration décentralisée, la privant de tous les éléments de souveraineté qui allaient à l'encontre du régime constitutionnel.